Le
premier appareil stéréoscopique est construit par J.-B. Dancer:
pour obtenir des vues en relief, il se sert d'une chambre ordinaire montée
sur une planchette. Les deux photographies sont prises successivement, l'une
sur la droite, l'autre sur la gauche de la planchette.
Partant
de l'idée que nous avons deux yeux pour voir le relief, Alexandre Marie
Quinet fait breveter en 1853, un appareil comportant deux objectifs.
Vers 1855, l'opticien Charles Chevalier adapte deux objectifs sur une chambre classique. La prise de vue se fait en retirant les bouchons des optiques. Pour faciliter la manipulation, ils sont fixés ensemble par une petite poignée.
En 1860, Auguste Bertsch ajoute un obturateur à volets rotatifs couplés commandé par une biellette.
Ces appareils utilisent des plaques de formats 8 x 17 cm, 9 x 18 cm, 6 x 13 cm puis 45 x 107 mm. Ils suivent l'évolution des appareils photos "monoculaires": la netteté se règle par un soufflet, la vitesse d'obturation est de plus en plus rapide, les diaphragmes deviennent réglables, certains sont équipés d'un niveau à bulle et d'autres ont un viseur Reflex.
L'apparition de la pellicule modifie le format des appareils: ils deviennent moins encombrants et plus légers. On obtient, sur film 35 mm, 26 couples stéréoscopiques 24 x 24 mm, 20 couples 24 x 30 mm ou 18 couples 24 x 36 mm. Certains appareils utilisent le film cinéma 16 mm à simple perforation sur lequel on obtient des couples 16 x 20 mm ou 12 x 20 mm.
En 1938, un nouvel appareil permet de faire 75 paires stéréoscopiques 11 x 12 mm sur film 35 mm. Il s'agit du View-Master. Il faut s'équiper d'une découpeuse appropriée car les photos ont une forme spéciale pour pouvoir se fixer dans des disques en carton. Chacun d'eux pouvant contenir sept couples stéréoscopiques.
Vers 1980, Nimslo sort un appareil qui prend quatre photos en même temps au format 18 x 22 mm. Ces images sont traitées dans des laboratoires spécialisés qui les découpent en lamelles verticales, qui fixent ces dernières dans un ordre précis et qui collent ensuite un réseau lenticulaire sur cette nouvelle photo. Ces lentilles permettent de restituer le relief sans avoir besoin d'autres accessoires. Le peu de laboratoires équipés a vite fait chuter l'intérêt de ce procédé. Seuls des professionnels l'utilisent encore à titre publicitaire.
Dans les années 1990, Image Tech ressort le même appareil, avec seulement trois objectifs, en différents modèles dont un jetable. Il subit le même sort que son prédécesseur. De nos jours et grâce au numérique, il est possible de se procurer des réseaux et de faire soi-même des images.
Ensuite, il y a eu de moins en moins de nouveaux appareils stéréoscopiques. Il y a le Loreo : assez bon marché mais de qualité moyenne. Il est vendu avec une visionneuse qui permet de voir des photos 9 x 13 ou 10 x 15 cm. Les deux images sont sur le même négatif au format vertical 24 x 18 mm.
Il y a aussi la Maison allemande RBT, qui en construit en utilisant deux appareils reflex. Ils sont démontés, coupés, soudés, leurs objectifs sont appairés et munis de barrettes pour les réglages des diaphragmes, de la netteté et des zooms. Ces appareils sont de très bonnes qualité mais assez coûteux.
Il existe aussi des objectifs spéciaux qui se montent sur des appareils Reflex standards. Ils divisent le négatif en deux images 18 x 24 mm en passant par des prismes ou des miroirs.
En 2000, la photo numérique a fait son apparition et permet aussi de faire de la stéréoscopie. Certains « bricoleurs » fixent deux appareils numériques sur une barrette. Ceux-ci doivent être munis d'un système de synchronisation pour les déclencher en même temps (voir les sites Pokescope et Ekeren).
Il est aussi possible d'utiliser certains appareils numériques Canon et de les synchroniser avec le logiciel StereoData Maker :
En automne 2009, Fuji sort le premier appareil numérique 3D. Il est muni de deux objectifs séparés de 77mm et a un afficheur à barrières de parallaxes qui permet de voir directement la photo prise en relief et sans lunettes. Il s'agit du FinePix REAL 3D W1:
En 2010, Fuji sort un nouveau modèle: le FinePix REAL 3D W3 :
D’autres marques sortent des appareils numériques ou des caméras 3D, mais l’écartement entre les objectifs est souvent trop serré (30 à 40mm au lieu des 65mm de moyenne pour nos yeux). Ces appareils sont destinés à des prises de vues où les sujets ne sont pas trop éloignés : portrait ou petit groupe de personnes par exemple.